Toulouse : vivre à la campagne n’est plus un luxe
Lysie Chanel - 05 juillet 2017
Ferme typique du Lauragais, maison d’architecte luxueuse, ancien presbytère, petite villa contemporaine de plain-pied ou jolie maison de village, le choix est vaste dans la région autour de Toulouse.
Le marché des maisons à la campagne semble reparti sur une bonne dynamique dans cette région qui séduit toujours autant les acheteurs étrangers et les Toulousains désireux de goûter aux joies du farniente au calme.
Louis Rossi, de l’agence Est Habitat, est catégorique : « Ça redémarre fort en 2017. On retrouve le dynamisme d’avant-crise. » Il constate même que les acquéreurs qui étaient jusqu’à l’an dernier en position de force (un acquéreur pour un bien) sont aujourd’hui plus raisonnables parce que la tendance s’est inversée en faveur des vendeurs. L’équilibre est retrouvé et, avec les taux d’intérêt qui restent toujours aussi bas, le marché s’est raisonné. « On n’est pas non plus dans un marché euphorique, mais on sent que ça repart dans le bon sens » tempère-t-il. Surtout que son agence, implantée au cœur de la Côte Pavée à Toulouse, s’est spécialisée dans la vente de l’hyper centre jusqu’à Balma en passant par par Guilheméry, Le Pont des Demoiselles et Le Busca. Il précise aussi qu’ayant fait le choix d’avoir très peu de biens à la vente et de chouchouter les vendeurs comme les acheteurs, il obtient des délais de vente de plus en plus rapides et un taux de satisfaction de 94 %. À ceux qui cherchent à s’installer dans une belle maison à la campagne près de Toulouse il indique : « Dès qu’on sort de Toulouse par l’est on est à la campagne. Les prix au mètre carré chutent très vite plus on s’éloigne du centre et du terminus de la ligne A du métro (Balma) ». Mais il précise dans le même temps que les prix devraient remonter d’ici peu, car ceux qui veulent s’y installer ont un fort pouvoir d’achat et vont doper les ventes. En troisième couronne les produits très demandés sont le plus souvent des maisons anciennes typiques du Lauragais avec cheminées, tomettes, poutres voire colombages, et beaucoup de caractère. Mais les maisons d’architectes très contemporaines ont également le vent en poupe. Il vient d’en vendre une de 162 m2 avec un séjour de 60 m2 à plus de 550.000 € à Aigrefeuille. « On est à peine à 19 km de la rocade de Toulouse, le cadre de vie est ici très agréable et les biens souvent de très belle qualité » expose-t-il. Louis Rossi souligne enfin qu’il faut s’intéresser au secteur de Quint-Fonsegrives qui devrait être très prisé dans les mois et années qui viennent avec la construction de la nouvelle clinique Capio La Croix du Sud.
Pour Jane Smallwood de l’Agence de l’Union, basée près des gorges de l’Aveyron, la donne n’est pas la même et pourtant ses constatations sont identiques que pour ses collègues plus proches de Toulouse : « Le marché semble reparti sur un bon rythme depuis quelques mois, avec un léger creux juste avant les élections. Le Brexit n’a semble-t-il pas découragé les Anglais qui continuent à venir s’installer dans cette région dont ils raffolent toujours autant. » Elle exerce dans une zone assez large autour de Toulouse, dans le Tarn et Garonne, le Lot, le Tarn et l’Aveyron. Et dans un secteur plus rural façon campagne chic qui attire de nombreux clients internationaux. Il faut dire que Jane Smallwood est un fidèle sujet de Sa Majesté britannique et qu’elle connait bien ce que ses compatriotes, tout comme les Belges, les Hollandais et même plus récemment les Australiens et les Néo-Zélandais, recherchent dans « cette région dont ils sont tombés amoureux ». Dans les salons immobiliers qu’elle fréquente quatre fois par an en Angleterre, elle promeut la qualité de vie de la région, le fait qu’on y vit toute l’année et pas seulement l’été, qu’on y circule bien même au plus fort de la saison touristique, et que l’aéroport de Toulouse est à moins de 2 heures des brumes londoniennes. « Ce sont surtout des retraités qui vivent là toute l’année. Nous avons moins de résidences secondaires depuis la crise. » précise-t-elle. On peut trouver des maisons de village à partir de 100.000 € et plusieurs jolies maisons à partir de 150.000 €. Mais l’agent immobilier indique que les prix montent beaucoup plus haut pour les biens d’exception qu’elle a également dans son escarcelle : un ancien presbytère avec sa chapelle pour 990.000 €, un château des XIIIe et XVIIe siècles de 500 m2 habitables pour 699.000 € ou une ancienne auberge du XVIIe siècle avec vue sur les gorges de l’Aveyron et 5 chambres d’hôtes proposée à 575.000 €.
Pour Frédérique Sicard d’Arcad’Immo à Castelginest, la tendance est très claire : « un bien au prix du marché se vend très très vite, quelquefois dès la première visite ». Basée à Castelginest (à une demi heure de Toulouse), elle rayonne tout autour, dans le nord de Toulouse, sur Bouloc, Saint-Alban, Blagnac, Bruguières et Vacquiers. Elle constate que les biens autour de 200.000 ou 250.000 € sont extrêmement demandés et partent donc très vite sitôt l’annonce publiée. Il s’agit le plus souvent de villas T4 de 85 m2 de plain-pied avec un petit jardin. Elles intéressent des jeunes couples ou des familles recomposées, et aussi des parents retraités qui veulent se rapprocher de leurs enfants. Les acheteurs veulent également profiter des taux d’intérêt toujours extrêmement bas ce qui leur permet d’accéder à la propriété alors qu’ils ne pouvaient pas auparavant. Bien placées, elles sont souvent au cœur de villes et villages avec toutes les commodités (écoles, collèges, commerces, transports). Frédérique Sicard indique que les prix sont restés relativement stables pour les maisons tandis que celui des appartements a chuté depuis quelques années. Les belles maisons de maître et les immenses maisons d’architectes à plus de 700.000 € ont elles plus de mal à se vendre et restent plus longtemps sur le marché.