Les grandes villes d’Ille-et-Vilaine

Le département d’Ille-et-Vilaine compte quatre grandes agglomérations aux marchés immobiliers bien différents : Rennes, Saint-Malo, Fougères et Vitré. Quels prix et quelles tendances font leur particularité ? Le point sur chacune d’entre elles.

Le nord de l’Ille-et-Vilaine est dominé par Saint-Malo, seconde ville du département avec environ 50.000 habitants. Ses atouts : la Cité historique et son patrimoine architectural et culturel exceptionnel, l’un des lieux touristiques les plus visités de Bretagne, ainsi que le dynamisme économique, en grande partie engendré par le port, le premier de la côte nord de la région. Après un ralentissement débuté mi-2012, le marché immobilier malouin reprend des couleurs depuis le début de l’été. Les prix, qui ont baissé de 5 à 10 %, s’échelonnent ainsi aujourd’hui de 2200 à 2800 €/m2 pour un appartement dans l’intra-muros (voire plus avec vue mer) et de 200.000 à 400.000 € pour une maison de moins de 100 m2.

A 85 km de Saint-Malo se trouve Fougères, troisième agglomération d’Ille-et-Vilaine avec plus de 20.000 habitants. Autrefois capitale de la chaussure féminine, la cité a beaucoup souffert de la crise pétrolière de 1973 et de la concurrence asiatique. Mais son bassin reste dynamique, notamment grâce à la route des Estuaires qui permet de relier Rennes en 30 minutes. Fougères est aussi classée Ville d’art et d’histoire, abritant quelque 24 monuments historiques comme le château, le beffroi ou la porte Notre-Dame. L’immobilier fougerais, déjà bon marché, a vu ses prix baisser avec la crise : le mètre carré s’y négocie environ 1150 € pour un appartement et 1400 € pour une maison, alors que celui du département avoisine les 2000 €. Il faut ainsi compter moins de 170.000 € pour un bien d’environ 100 m2.

Vitré, quatrième commune bretillienne (plus de 16.000 habitants), est également classée Ville d’art et d’histoire en raison de ses importants patrimoines médiévaux et classique. Mais elle est surtout une agglomération à l’économie florissante qui jouit d’un secteur tertiaire efficace et d’une industrie très crédible (notamment l’agro-alimentaire), comme en témoigne son taux de chômage de seulement 5 %. Le prix de l’immobilier y est donc plus élevé qu’à Fougères : environ 1800 €/m2. « La moyenne est de 140.000 € pour un appartement et de 210.000 € pour une maison », précise Marie-Claude Froc, responsable de l’Agence Carnot Immobilier. Ses clients sont en majorité des couples d’actifs avec enfants qui recherchent une maison d’environ 120 m2 en premier achat. Quant à la crise, elle relativise : « Le marché a certes changé, accusant un turn-over moins important. Mais une nouvelle agence a été lancée à Vitré en juin, et une autre ouvrira en fin d’année, ce qui prouve la vitalité de l’immobilier local ».

Enfin, plus à l’ouest, ou plutôt en plein centre de l’Ille-et-Vilaine, se dresse Rennes, chef-lieu et première ville du département (et de la région) avec environ 210.000 habitants. Son dynamisme économique, illustré par un taux de chômage de 8 % et un revenu par ménage supérieur à la moyenne nationale, est également remarquable. Y acquérir un bien a donc un certain coût : « Dans l’ancien, un appartement en centre-ville avec travaux à réaliser se vend entre 1700 et 1900 €/m2. Mais l’on peut rapidement atteindre 4000 €/m2 pour une belle adresse dans l’hyper-centre », prévient Elisabeth Bachelot, conseillère pour la Foncière Lelièvre. Le prix du mètre carré d’une maison rennaise oscille, lui, de 2500 à 3000 €. Après un été calme, la professionnelle constate « une très bonne

reprise du marché ».