Le Tarn-et-Garonne : la campagne toulousaine

A l’image de la diversité de ses paysages et reliefs, le Tarn-et-Garonne propose un marché immobilier très hétéroclite. Illustration avec les secteurs de Montauban, au centre du département, et de Saint-Antonin-Noble-Val, à l’est.

Territoire essentiellement rural constitué à la fois de plaines, de plateaux, de collines et de gorges, le Tarn-et-Garonne révèle un décor bucolique particulièrement varié. Réputé pour ses vins, et apprécié pour son climat doux, il a connu une urbanisation limitée : Montauban, première ville du département avec près de 60.000 habitants, est suivie par Moissac et Castelsarrasin, chacune à peine moins de 15.000 habitants, tandis que les autres communes en comptent toutes moins de 10.000. Pour autant, le Tarn-et-Garonne, traversé par l’A20 et l’A62 et quadrillé par un efficace réseau ferroviaire, n’est pas isolé. Profitant de la proximité de Toulouse, il connaîtra de plus prochainement un bouleversement avec l’arrivée d’une LGV en provenance de Bordeaux qui desservira Montauban (mise en service prévue pour 2022).

Installé dans cette dernière, Charles-Henri Bourdarios, gérant de ABI Agence Bourdarios Immobilier, voit cette future ligne d’un très bon œil : « Elle aura un impact positif certain sur la structure des prix du département et prédestine Montauban et son secteur à devenir le territoire d’extension de la banlieue de Toulouse ». L’agglomération serait ainsi un « marché d’opportunités », notamment pour « ceux qui se heurtent au coût de l’immobilier toulousain », les tarifs tarn-et-garonnais étant « deux à trois fois moins chers ». Positionné sur le milieu et haut de gamme, le professionnel a récemment vendu deux maisons de ville, avec garage et extérieur, dans le dynamique quartier de la gare : « 80 m2 habitables pour 168.000 € et près de 100 m2 pour 174.000 € ». Pour les terrains constructibles sur Montauban, les prix débutent à 60.000 € pour 700 à 800 m2. « En périphérie, les parcelles affichent minimum 1500 m2 et se négocient aux alentours des 45.000 €. » La campagne environnante est toutefois aujourd’hui boudée par les acquéreurs : « Le gros de la demande porte sur des biens en ville ou à proximité immédiate, notamment en raison des contraintes de transport ».

Régine Raphel Paris, gérante de Guy Hoquet l’Immobilier, agence également basée à Montauban, couvre un secteur allant jusqu’à Montech (au sud-ouest), Lafrançaise (au nord-ouest) et Nègrepelisse (au nord-est). Elle confirme cet engouement pour le confort urbain. « Le centre-ville, qui a été entièrement réhabilité, devient chaque jour plus coté. » Le mètre carré des beaux appartements y oscille entre 1400 et 1800 €. « Il peut même atteindre 2000 € pour les biens d’exception. » Le cœur de la cité abrite aussi des toulousaines, « produits particulièrement recherchés malgré leurs prix élevés ». L’une des dernières transactions de l’agente, « conclue en dix jours », est d’ailleurs une maison de ce type de plus de 300 m2, avec jardin et double garage, à 475.000 €. Autrement, les quartiers montalbanais de Lalande, Pomponne, et Le Petit Versailles « restent demandés », et la première couronne « conserve un marché dynamique sur les maisons récentes de type 4 commercialisées entre 170.000 et 180.000 € ». Des tarifs très abordables qui conviennent à une clientèle de primo-accédants et de retraités provenant généralement de l’extérieur.

Jane Smallwood, directrice de l’Agence l’Union, est quant à elle installée à Saint-Antonin-Noble-Val, cité médiévale d’environ 900 habitants située 40 km à l’est de Montauban (2000 habitants sur l’ensemble de la commune). Spécialisée sur les biens de caractère, la professionnelle réalise des transactions auprès de clients français et étrangers (pour la plupart britanniques, australiens, américains et belges) au-delà des limites du département. Une zone touristique bien différente : « Les prix varient ici de 50.000 € pour une maison de village sans jardin à 1,5 M € pour un château. Entre les deux, on trouve la maison de campagne d’environ 250 m2 sur 6000 m2 de terrain à 500.000 € », à l’image d’une vieille maison en pierre disposant de cette surface, d’une piscine et d’un pigeonnier vendue récemment 499.000 €. Les appartements, eux, sont rarissimes. Le produit le plus convoité est la bâtisse ancienne en pierre « proche des villages et des commerces ». Exemple : un bien à proximité de Saint-Antonin-Noble-Val de 350 m2 habitables sur 5000 m2 de terrain dernièrement cédé à 305.000 €.