Le nord du Tarn : champêtre et authentique

Secteur verdoyant et touristique aux riches patrimoines architecturaux et culturels, le nord du Tarn séduit une clientèle retraitée en quête de tranquillité. Mais des prix bas et la proximité avec Toulouse attirent aussi une population active.

Gérante de Belvia Immobilier, Barbara Chabrol est installée à Saint-Sulpice-la-Pointe, paisible commune de plus de 8000 habitants située à l’extrême-ouest du Tarn. Fondée en 2008, son agence est logiquement sollicitée par des actifs toulousains : « De jeunes couples avec enfants sont attirés par la rapidité d’accès à Toulouse - seulement 25 minutes grâce à l’A68 - et l’attractivité des tarifs locaux, bien moins élevés qu’en Haute-Garonne ». Pour un appartement T2 d’environ 40 m2, il faut par exemple compter 80.000 €. « Mais l’essentiel de l’offre porte ici sur les maisons, ainsi d’ailleurs que la demande, les Toulousains convoitant un jardin. » Cette dernière concerne plus précisément les villas traditionnelles T4 disposant d’environ 600 m2 de terrain et proposées autour de 200.000 €. « Il s’agit d’un prix bas qui correspond aux budgets actuels : nous constatons en effet que le tarif est devenu un élément primordial dans le choix de l’acquéreur. Aussi, ce qui se vend aujourd’hui est plus que jamais ce qui concorde avec les prix du marché. » Autre phénomène observé par la professionnelle : « Les acheteurs, en quête de la bonne affaire, font parfois des propositions trop basses, créant souvent une incohérence avec les prix affichés. Le marché doit donc encore s’ajuster ». Concernant le foncier, les parcelles de 1000 m2 se vendent moins de 100.000 €, tandis que celles de 400 m2, « davantage recherchées », se négocient environ 50.000 €. Outre les personnes travaillant à Toulouse - « voire Albi » - la clientèle de Barbara Chabrol se compose de retraités souhaitant acquérir une maison de préférence de plain-pied après avoir vendu leur bien.

François Clottes, directeur-gérant de C. Bien Immobilier (agence créée en 2013), couvre lui tout le nord du Tarn et intervient jusqu’à Saint-Gaudens, au sud de la Haute-Garonne. « Mais nous travaillons plus particulièrement sur Albi et ses alentours. Chargée d’histoire, cette cité épiscopale classée par l’Unesco ne manque pas d’attrait, d’autant qu’elle est la première ville du département (50.000 habitants). Sans oublier ses tarifs abordables et sa proximité avec Toulouse - environ 40 minutes de l’aéroport. » Des arguments qui séduisent notamment « une clientèle pré-retraitée ou retraitée essentiellement parisienne et du nord de la France ». Côté prix, le mètre carré du segment collectif avoisine 1800 € dans le centre historique, puis baisse au fur et à mesure que l’on s’en éloigne. « Sur le segment individuel, il oscille en moyenne à Albi entre 1400 et 1600 €. On peut ainsi y trouver de petites maisons mitoyennes de 90 m2 nécessitant des travaux à 120.000 €. Dans les environs, l’axe vers Rodez est bien moins cher, contrairement à ceux vers Toulouse ou Castres. » A titre d’exemple, le portefeuille de l’agence contient actuellement une maison récente de plain-pied à Carlus de 105 m2 habitables (trois chambres) sur 477 m2 de terrain à 190.000 €, soit 1800 €/m2. Quant aux terrains à bâtir, un lot de 900 m2 a récemment trouvé acquéreur à Gaillac pour 52.000 € (C. Bien Immobilier est spécialisée dans la recherche de foncier et immeubles pour le logement social). « Les prix se maintiennent dans l’hypercentre albigeois. Aux alentours, un recul est encore à noter. »

Un constat partagé par Marie-Clotilde Pontault, gérante de AG3 Immobilier (créée en 2005), réseau de trois agences établies à Albi, Gaillac et Cordes-sur-Ciel, couvrant ainsi l’ensemble du nord du Tarn et plus spécialement le Triangle d’or formé par ces cités aux riches héritages (gastronomie, vins, architectures médiévales préservées...) : « Selon les secteurs, les tarifs stagnent ou connaissent de légères baisses, faisant l’objet de négociations parfois importantes ». Spécialiste des biens de caractère anciens en campagne (de la ruine à restaurer à la belle propriété), la professionnelle détaille ses dernières ventes : « Dans le Triangle d’or, un corps de ferme à rénover d’environ 140 m2 habitables sur 3 ha de terrain à 120.000 € ; A 1 km du centre de Lisle-sur-Tarn, une maison de village de 120 m2 habitables sur 1100 m2 de jardin à 173.000 € ; A Castelnau-de-Montmiral, une maison de hameau en pierre de 140 m2 sur 4300 m2 de terrain à 233.000 € ; et dans le secteur de Cordes, une maison de 260 m2 sur 1,8 ha à 262.000 € ». A 13 km d’Albi et Cordes, une propriété en pierre de plus de 315 m2 habitables (sept chambres) sur près de 28.400 m2 de terrain avec piscine est par ailleurs aujourd’hui proposée à 635.000 €. « Beaucoup de nos clients convoitent un bien rural de charme. D’autres cherchent plutôt à se rapprocher des centres-villes et de leurs commodités. Quelques étrangers - Belges et Anglais - s’adressent également à nous, notamment pour le haut de gamme. »