Le centre historique de Rennes
Par Laetitia Rossi - 06 août 2013
Au IIe siècle, sous domination gallo-romaine, Rennes apparaît déjà comme un bassin de vie. Située au confluent de l’Ille et de la Vilaine, la ville s’épanouit enserrée par une muraille jusqu’au XVe. 400 ans plus tard, elle s’impose en tant que capitale régionale. De cette époque, elle conserve un centre ancien attractif.
La capitale historique du duché de Bretagne, également préfecture d’Ille-et-Vilaine, héberge 207.180 personnes, 671.845 dans l’aire urbaine. En 2011, elle prend la première place du classement des communes de province pour la production de richesse par habitant. L’année suivante, l’Express la désigne comme la localité la plus agréable du pays. Elle abrite le Conseil Général, le centre hospitalier et les campus de Beaulieu et de Villejean. La gare prévoit de se refaire une beauté à l’occasion de la mise en service de la LGV Bretagne-Pays de Loire en 2016.
« Le centre historique est toujours demandé, mais il doit composer avec une réalité complexe. Tous les vieux immeubles à pan de bois, édifiés aux XVIIIe et XIXe siècles, nécessitent une réhabilitation, synonyme de lourdes dépenses pour les acquéreurs. Si celles-ci ne sont pas mentionnées aux procès verbaux, rien n’empêche qu’elles soient décidées dans les mois qui suivent l’acquisition », avertit Elisabeth Lumineau de l’Agence du Palais. Maintenant, les travaux antérieurs à l’achat ne manquent pas d’impacter le prix de vente. L’agent immobilier se doit de renseigner, mieux, d’éclairer le client sur cet aspect bien particulier du marché du centre historique. De même, il s’agit de faire entendre aux vendeurs qu’une surévaluation n’a que pour unique conséquence un allongement des délais d’écoulement. Récemment, un T2 de 48 m2 à rénover trouve preneurs à 98.000 €. Le même après travaux pourrait avoisiner 130.000 €, lorsqu’un appartement dit familial de 100 m2 en bon état flirte avec les 285.000 €. Le deux-pièces remporte un certain succès auprès de parents désireux de loger leur progéniture étudiante ou des jeunes actifs en quête d’un logement de caractère. Quant aux grandes surfaces, elles ne représentent, dans le cœur ancien, pas plus de 20 % des transactions.
Jean-Yves Pincemin d’Avis Immobilier, responsable de cinq agences dans l’agglomération rennaise, confirme la méfiance manifestée face aux immeubles de structure bois. « Actuellement, on propose un appartement à rafraîchir de 130 m2 à 350.000 €. La remise en état de la façade arrière, en grande difficulté, pourrait valoir 800.000 €, dont 10 % soit 80.000 € à la charge du propriétaire. La somme doit forcément être imputée au prix de vente. L’état de la copropriété est clairement un argument. » L’expert immobilier précise que 85 % des biens expertisés changent de mains dans une fourchette de 3 %. Seules les références au prix du marché partent. Si le mètre carré avait dépassé 3000 € dans le centre, il est aujourd’hui redescendu entre 2600 et 2800 €. Quelques exceptions subsistent, à l’instar de ce T2 en duplex aux prestations qualitatives situé dans une copropriété en parfait état à 200 mètres de la station de métro République, le centre névralgique des transports en commun rennais,
négocié 110.000 €.