La Côte d’Emeraude, préservée et authentique

Nommée ainsi par l’historien Eugène Herpin en raison de la couleur si particulière qu’y prend régulièrement la mer, la Côte d’Emeraude présente de superbes paysages parsemés de stations balnéaires et de sites naturels et historiques.

S’étalant du Cap Fréhel (Côtes-d’Armor) à Cancale (Ille-et-Vilaine), la Côte d’Emeraude est d’abord un lieu chargé d’histoire. Celle des échanges commerciaux avec les Indes, des explorateurs et des corsaires est notamment racontée à Saint-Malo, l’une des adresses les plus visitées de Bretagne (cité historique, remparts, tour Solidor, rochers sculptés de Rothéneuf…). Mais l’exceptionnel Fort-la-Latte, datant du XIVe siècle, permet de découvrir d’autres richesses du passé. Tout comme Saint-Suliac, classé parmi les plus beaux villages de France, qui abrite entre autres un remarquable Menhir et les vestiges d’un camp viking. Ou encore Dinard, dont les plus de 400 villas protégées témoignent de l’engouement des Britanniques pour le secteur depuis la fin du XIXe siècle. Cette station balnéaire aussi cotée que Biarritz et Deauville où se pratique voile et golf n’est d’ailleurs pas la seule, accompagnée par Saint-Lunaire, Saint-Briac, Saint-Jacut-de-la-Mer et Saint-Cast-le-Guildo. La Côte d’Emeraude offre enfin une nature sauvegardée et surprenante avec, pour ne citer qu’eux, l’estuaire de la Rance, le Cap Fréhel ou encore la Pointe du Grouin.

Pascal Negaret est gérant du Cabinet Richard, deux agences à Dinan et Dinard fondées il y a 25 ans : « Cette dernière propose belles demeures et appartements de qualité pour une clientèle dinardaise haut de gamme ». L’essentiel de la demande porte ainsi sur des maisons individuelles de trois ou quatre chambres sur 400 à 500 m2 de terrain, dotées de garage, proches des plages et des commodités et commercialisées entre 500.000 et 700.000 €. « Pour plus de confort, le tarif grimpe jusqu’à 1 M €. » Sur le segment collectif, les prix de l’ancien ont pris du recul, tandis que ceux du neuf s’élèvent : « Les programmes qui sortent actuellement de terre en centre-ville affichent entre 4800 et 5500 €/m2. Ils sont prisés par des seniors qui ont vendu un bien - souvent en Ile-de-France - et qui disposent donc de budgets conséquents ». Cette clientèle qui s’installe à l’année développe d’ailleurs sans cesse le marché de la résidence principale au détriment de celui de la secondaire. Pascal Negaret est en outre sollicité par quelques Anglais et Américains. Concernant le foncier, il note deux gammes de prix : « Dans le centre de Dinard, le mètre carré oscille entre 250 et 500 €, alors qu’il varie de 150 à 250 € en périphérie ».

Agnès Courtois, gérante de Avis Immobilier, deux agences établies dans les résidentiels quartiers malouins de Saint-Servan et Paramé, couvre quant à elle une zone allant de Dinard à Hirel et jusqu’à Châteauneuf-d’Ille-et-Vilaine au sud. Soulignant la « vitalité » de Saint-Malo, elle évolue dans un marché qui reste « dynamique, où les clients sont certes plus exigeants qu’auparavant, mais bien présents ». Les produits de qualité « correctement estimés » se vendent ainsi très bien, à l’image de cette maison en pierre des années 1950 à Paramé centre de 100 m2 habitables sur 350 m2 de terrain, rénovée et agrandie par un architecte, « qui a trouvé acquéreur pour 320.000 € en seulement trois jours ». Parmi ses dernières transactions, la professionnelle évoque également une maison au Petit-Paramé de 250 m2 sur 1700 m2 de terrain à 610.000 €, et un T2 dans un immeuble récent de Saint-Servan centre avec balcon, parking en sous-sol et belles prestations à 130.000 €. « Un bien rare. » Encore plus rare : les terrains constructibles. Le portefeuille d’Agnès Courtois contient toutefois une parcelle à Courtoisville commercialisée 169.000 €, « mais elle affiche moins de 200 m2 ». Ses clients n’ont pas de profil type, bien qu’« ils disposent généralement d’une solide assise financière ».

Installé à Dol-de-Bretagne (environ 25 km au sud-est de Saint-Malo) depuis 1997, Jean-François Derouet, gérant de CIMM Immobilier, intervient notamment sur la Côte d’Emeraude entre Saint-Malo et Cancale. « Il s’agit d’un secteur attractif où les tarifs demeurent relativement stables, ce qui n’est pas forcément le cas plus à l’intérieur des terres. » Côté appartements, l’agent propose un studio malouin proche du centre de plus de 20 m2 à 96.000 €, ainsi qu’un trois-pièces de plus de 30 m2 dans l’hypercentre à 102.000 €. Pour les maisons sur Saint-Malo, l’offre va de la longère à rénover de 120 m2 sur près de 580 m2 de terrain à 107.000 € au manoir du XVIIe siècle de 600 m2 sur 2,5 ha de terrain à plus de 959.000 € en passant par la villa sur 5 ha de terrain à 330.000 €. « Nous commercialisons également sur Cancale un pavillon de plain-pied d’environ 85 m2 avec trois chambres, garage et jardin de plus de 400 m2 à 233.200 €, et une maison de près de 90 m2 - quatre chambres - sur 520 m2 de terrain à 257.250 €. » Les terrains à bâtir ? « Une parcelle cancalaise de 4000 m2 est en vente à 360.000 €. » Sur la côte, les clients de Jean-François Derouet sont essentiellement à la recherche d’une résidence secondaire.