L’Aude, un département aux multiples facettes

Limitrophe de l’Hérault, du Tarn, de la Haute-Garonne, de l’Ariège et des Pyrénées-Orientales, l’aude, ouvert sur la Méditerranée à l’est, héberge près de 354.000 personnes. Il doit son nom au fleuve qui le parcourt et sa renommée à la Cité médiévale de Carcassonne et au Canal du Midi, classés au patrimoine de l’UNESCO.

L’Aude développe 6343 km2 et culmine à 2469 mètres, au niveau du pic de Madrès. Les paysages, essentiellement ruraux, se succèdent, du Lauragais au Narbonnais, en passant par la Montagne Noire, le Carcassonnais, le Pays de Sault, le Minervois ou les Corbières. L’est se couvre d’étangs et de lagunes. Dans les terres, garrigue et maquis s’épanouissent. Hêtres et sapins coiffent le Pays de Sault. Au nord et à l’ouest se trouve la Montagne Noire. Dans le Lauragais, place au bocage et aux cultures céréalières. Frênes, hêtres, aulnes et peupliers parent la haute vallée de l’Aude. Carcassonne et Narbonne, desservies par l’autoroute A61 dite “des deux mers”, regroupent un tiers des habitants du département. Lieu d’implantation du catharisme au XIIIe siècle, L’Aude fait de l’agriculture et de la viticulture ses fers de lance, deux secteurs d’activités soumis aux fluctuations parfois sévères du marché. Port-la-Nouvelle et Gruissan comptent, ensuite, près de 130 bateaux de pêche. Pionnier en la matière, le département accueille, également, 113 éoliennes. Traversé par le Canal du Midi, il s’inscrit comme un pôle touristique. La visite du « Pays Cathare » lui aurait rapporté 842.000.000 € en 2010, justifiant 5800 emplois directs et 9500 saisonniers.

Etablie à Carcassonne, Aube Roudières d’Odéon Immobilier note une forte demande de retraités originaires de tout le pays, mus par la douceur du climat comme par l’attractivité de la grille tarifaire. Ils injectent de 170.000 € - la somme exigée pour un petit pavillon de plain-pied de 90-100 m2 sur une parcelle de 400 m2 située dans les hameaux de la périphérie carcassonnaise - à 250.000 € et au-delà - un montant requis en échange d’une maison de ville 1930 ou 1950 de 120 à 130 m2 ou une unité individuelle récente édifiée sur les extérieurs de la capitale audoise. Les actifs du cru paient, en général, leur logement 100-200.000 € et obtiennent des maisons d’environ 100 m2 à Pasteur, Saint-Michel, La Prade et Domairan. L’appartement se négocie en moyenne de 1000 à 1300 €/m2. Seules les références correctement estimées trouvent preneurs. Bien évidemment, l’Aude ne présente pas des barèmes parfaitement homogènes. Par rapport au Carcassonnais, Narbonne et sa région affichent des valeurs 30 % supérieures, alors que Limoux, réputée pour sa qualité de vie, serait moins onéreuse.

« Sur Carcassonne, la majeure partie des transactions ne dépasse pas 200.000 € et concerne essentiellement la résidence principale. Si la tranche 200-450.000 € souffre, les entrées de gamme réunissent des adeptes auprès des primo-accédants et des investisseurs. Les acheteurs se montrent vigilants quant aux frais fixes et à la performance énergétique. La tendance est clairement au rapprochement des centres urbains », poursuit Rodolphe Chayla de Chayla Immobilier. Il convient, ensuite, de distinguer les terres du littoral, fort prisées en résidence secondaire et traditionnellement plus chères. Belges et Britanniques - les seconds se montrant actuellement plus timides - ciblent Limoux qu’ils visent la villégiature pure ou l’installation à terme. Le soleil, les villages authentiques, la proximité de l’Espagne ou de la Méditerranée constituent les meilleurs arguments de l’espace vallonné. Dans le Minervois, l’analyse est assez similaire. Le Lauragais, où l’on trouve encore des corps de ferme, suscite l’intérêt des citadins en quête d’une reconversion dans le tourisme vert. Le dernier trimestre dynamique succède à une période attentiste. L’activité n’observe pas une courbe linéaire, sans qu’il faille s’inquiéter outre mesure. Les acquéreurs profitent de taux d’intérêt bas et de prix nettement revus à la baisse sur tous les segments, avec un fléchissement notable de la maison de village privée d’extérieur. Les projets se concrétisent à condition que les vendeurs fassent preuve de réalisme.

« La maison d’hôte et le gîte semblent à nouveaux en vogue », précisent Laura et Jean-François Mondié de Must Propriétés, une enseigne axée sur les biens de caractère à vocation résidentielle ou professionnelle dans le 11, le 34 et le 66. Le tourisme se porte bien et l’aéroport international de Carcassonne draine une population française et nord-européenne disposée à investir de 500.000 à 1 M € dans la région. Le château, le mas, la maison ou la villa de maîtres remportent tous les suffrages. Un Suisse vient, par exemple, de s’offrir un mas en pierres de 300 m2 sur un terrain de 8000 m2 dans le Minervois en bordure du Canal du Midi à 550.000 €, décidé à y passer ses vacances. Des expatriés paient 600.000 € une villa de 250 m2 sur 1200 m2 à Peyriac-de-Mer, tandis qu’un Parisien acquiert, en vue de la retraite, un château du XVIIe siècle à 900.000 € - 600 m2 habitables sur 8000 m2 dans les Corbières. Enfin, des Belges s’allègent de 750.000 € en échange d’un hôtel-restaurant de 15 chambres en bon état, sis au sein d’un village à 10 mn de Carcassonne, générateur d’un chiffre d’affaires de 300.000 €. L’agent immobilier n’est pas seulement un intermédiaire entre deux parties. La notion de conseil, de service et d’accompagnement se révèle indissociable de sa mission.

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