Ax-les-Thermes, une double casquette
Par Laetitia Rossi - 06 février 2013
Plantée à 720 mètres d’altitude, la commune ariègeoise s’inscrit à la fois comme une cité thermale et une station de sport d’hiver. Sur l’axe Paris-Barcelone, elle se dresse aux portes de l’Andorre et de l’Espagne, offrant à ses riverains une nature généreuse et des eaux de qualité.
Fréquentée dès l’Antiquité romaine, Ax s’anime à la confluence des vallées de l’Ariège, de la Lauze et de l’Oriège. Elle accueille 1450 habitants à l’année. Traversée par trois rivières, elle est classée ville thermale. 2 millions de litres de débit quotidien, 63 sources et des températures de 23 à 77° interviennent dans le traitement des rhumatismes et des voies respiratoires. Ax-3-Domaines, la station de ski créée en 1955, développe quant à elle 80 km de pistes balisées.
« Le tourisme est une tradition ancestrale au sein de la bourgade, située entre cinq stations de ski, à 2h00 de Barcelone, 1h30 de Toulouse et à 30 mn d’Andorre. En témoignent les villas 1930 construites jadis pour la villégiature. Eté comme hiver, la population est multipliée par dix », introduit Nicolas Barthez d’Ariège Pyrénées Immobilier. Il s’agit de la seule station des Pyrénées à jouir d’une liaison ferroviaire directe avec Paris. Parmi les dernières ventes, le professionnel cite un trois-pièces à rénover de 80 m2, obtenu moyennant 81.000 € par des Toulousains décidés à en profiter comme à l’exploiter en saison, et un studio de 30 m2 en parfait état, acquis par un acheteur au profil similaire. Un troisième s’offre une grange de 80 m2 à retaper, à 10 mn d’Ax, en échange de 23.000 €. Les villas récentes avec jardin débutent à 200.000 €. L’Ariège reste l’un des départements les moins chers de la région, proposant un excellent rapport qualité/prix.
« Le casino draine une clientèle sélecte. Les bains du Couloubret, le 2e centre de Midi-Pyrénées en termes de fréquentation, suscite l’intérêt des férus de bien-être », indique Danielle Grassaud d’Altaïr Immobilier. La réhabilitation urbaine va bon train ; des magasins voient le jour, ainsi qu’un télécabine reliant Ax à Bonascre, alors que la route permet de rejoindre Ascou-Pailhères et Porté-Puymorens. 60 % des achats relèvent de la résidence secondaire, un marché alimenté par les régionaux, les Girondins ou encore les Languedociens. La demande porte sur les T2, commercialisés 80-90.000 €, et les T3, à 100-150.000 €. Les petits chalets de 80 m2 des villages alentours oscillent de 150.000 à 160.000 €. La catégorie peut atteindre 240-300.000 € pour une surface supérieure et des prestations haut de gamme. Les autochtones, attirés par le segment individuel, injectent autour de 150.000 € et visent les extérieurs d’Ax.
« La commune, considérée comme bourgeoise eu égard à ses prix et à sa clientèle, vit dix mois sur douze », commente Krysthel Collet d’Action Immobilier. Selon le niveau de confort, l’appartement du centre d’Ax oscille de 1700 à 2700 €/m2. La spécialiste regrette la route, encombrée à partir de Tarascon. Si la destination vaut le détour, sa promotion doit, aujourd’hui, dépasser les frontières de la région. Les dernières transactions concernent essentiellement des pieds à terre sous la barre des 100.000 €, voire des unités à restaurer sous les 50.000 €, un bien susceptible de générer 12.500 € de retour annuel sur une base de 25 semaines d’occupation par an. Les investisseurs peuvent, en outre, bénéficier du système avantageux de la location meublée. Depuis l’ouverture des œufs, le choix se porte davantage sur la ville animée que sur la station.